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Sylvie Mesrine

INED: l’avortement 50 ans après la loi Veil, un recours et des méthodes qui varient sur le territoire

D’importantes disparités interdépartementales existent dans la fréquence et le recours aux méthodes de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et dans la prise en charge de l’interruption de grossesse pour motif médical (IMG).

Avec la diffusion de la contraception, le nombre d’avortements a d’abord diminué jusqu’au début des années 1990, puis a oscillé autour de 220 000 par an pendant 30 ans. Il augmente sensiblement depuis les années 2020, pour atteindre près de 241 700 IVG en 2023, dont 223 300 en France hexagonale (1 IVG pour 4 naissances en 1990-2020, 1 IVG pour 3 naissances en 2023) . L’allongement du délai de l’IVG en mars 2022 n’a que peu contribué à l’augmentation du nombre total d’IVG. Le taux de recours est très variable selon les départements.

En 2023, une IVG sur cinq est réalisée par méthode chirurgicale (contre le double 10 ans avant), le plus souvent sous anesthésie générale (dans 70 % des cas). Ainsi, 4 IVG sur 5 sont médicamenteuses. La part des IVG médicamenteuses réalisées hors établissement de santé a fortement augmenté jusqu’à concerner la moitié de ces IVG, tandis que la part de celles réalisées en établissement de santé, assez stable jusqu’en 2019, baisse notamment depuis la crise sanitaire de 2020.

Les sages-femmes ont réalisé plus de 45 000 IVG médicamenteuses en 2023, soit près de 20 % de l’ensemble des IVG et 46 % de celles pratiquées hors établissement.


En 2023, 8 400 interruptions médicales de grossesse ont été réalisées, soit près de 5 pour 10 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, un nombre relativement stable au cours des 4 dernières années. Sur la période 2021-2023, les taux d’IMG varient entre les départements de réalisation. La concentration de la pratique des IMG dans les départements dotés d'un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) ne signifie cependant pas qu’il n’y a pas d’accès dans ceux qui en sont dépourvus comme le montrent les taux d’IMG par département de résidence des femmes. Mais les variations départementales suggèrent des inégalités dans la prise en charge avec notamment des distances plus ou moins longues à parcourir pour avorter, donc une facilité d’accès variable.



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