Une vaste étude française (revue JAMA Network Open) a comparé le risque de cancer des enfants conçus par AMP à celui des enfants conçus de façon naturelle dans l’une des plus grandes cohortes mondiales d’enfants nés après AMP. Portant sur plus de 8,5 millions d’enfants nés en France entre 2010 et 2021, l'étude ne montre pas d'augmentation du risque de cancer, tous types confondus, chez les enfants conçus après recours à l’AMP, mais elle suggère une très légère augmentation du risque de leucémie chez ces enfants.
L’AMP concerne environ 1 naissance sur 30 en France. Des données encore limitées et hétérogènes ont suggéré des augmentations de risque de certains troubles de la santé, notamment de cancers, parmi les enfants conçus par AMP.
Des scientifiques de l’Inserm et d’Epi-Phare, conjointement avec des spécialistes de l’AMP, ont exploité les données du Système national des données de santé (SNDS) pour identifier les enfants conçus par AMP (insémination artificielle, fécondation in vitro classique-FIV ou avec micro-injection-ICSI) et détecter la survenue d'un cancer chez les enfants conçus avec et sans AMP.
Au total, l’étude a porté sur les 8 526 306 enfants nés en France entre 2010 et 2021, dont 260 236 (3%) ont été conçus par AMP, et les a suivis jusqu'à un âge médian de 6, 7 ans.
Au cours de ce suivi, 9 256 enfants dont 292 enfants conçus par AMP ont développé un cancer. Le risque de cancer, tous types confondus, n'était pas plus élevé chez les enfants conçus après AMP que chez les enfants conçus naturellement.
Toutefois, une légère augmentation du risque de leucémie a été observée chez les enfants conçus par FIV ou ICSI. Cette augmentation est très faible, de l'ordre d'un cas supplémentaire pour 5 000 nouveau-nés conçus par FIV ou ICSI ayant atteint l'âge de 10 ans. Elle nécessite confirmation.
L’absence d'une augmentation globale du risque de cancer est rassurante. Le suivi épidémiologique sera néanmoins poursuivi pour mieux évaluer le risque de cancer à plus long terme. Il est par ailleurs nécessaire de continuer les efforts de recherche pour comprendre quels mécanismes liés aux techniques d’AMP ou aux troubles de fertilité chez les parents pourraient induire l'augmentation du risque de leucémie, si celle-ci se confirmait.
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